Janvier 2026 : une nouvelle TVA de 18% fait redouter une flambée du prix du poulet
À quelques jours de l’entrée en vigueur de l’annexe fiscale 2026, la filière avicole ivoirienne est en alerte. Dès le 2 janvier 2026, une taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de 18% sera appliquée sur l’aliment de volaille, principal intrant de la production avicole. Une décision qui fait déjà redouter une hausse significative du prix du poulet sur les marchés.
Un coup de massue pour les producteurs
L’information a été officiellement confirmée par l’Association des Industriels de la Filière Avicole (INTERAVI) dans une note datée du 29 décembre 2025, adressée aux présidents des associations d’éleveurs (ANAVICI, UACI, UNACI, ANAM-CI) ainsi qu’aux revendeurs.
Selon INTERAVI, malgré les négociations menées au sein de l’interprofession, l’annexe fiscale pour la gestion 2026 a maintenu l’application de cette TVA. Les industriels indiquent être désormais dans l’obligation légale d’appliquer la mesure à compter de janvier 2026.
Tout en se conformant à la décision des autorités, INTERAVI souligne le caractère inflationniste de cette taxe, estimant qu’elle pourrait mettre à terme en péril les activités de l’ensemble de la filière avicole nationale.
Des calculs qui font froid dans le dos
La réaction de l’Association Nationale des Aviculteurs Modestes de Côte d’Ivoire (ANAM-CI) ne s’est pas fait attendre. Dans une publication sur son mur officiel, l’organisation qualifie le communiqué d’INTERAVI de « comprimé amer », allant jusqu’à parler d’un « communiqué très amer et suicidaire pour la filière avicole ».
Après vérification auprès d’une structure de la place, l’ANAM-CI a chiffré l’impact concret de cette TVA dès janvier 2026 :
Type d’aliment | Prix actuel (sac) | TVA 18% | Nouveau prix estimé |
|---|---|---|---|
Démarrage | 19 000 FCFA | + 3 420 FCFA | 22 420 FCFA |
Croissance | 18 000 FCFA | + 3 240 FCFA | 21 240 FCFA |
Soit une augmentation de plus de 3 000 FCFA par sac, un surcoût jugé insoutenable pour de nombreux petits et moyens éleveurs.
Janvier 2026, une menace directe sur le panier de la ménagère
L’aliment représentant plus de 60% du coût de production en aviculture, cette hausse annoncée dès janvier 2026 risque de se répercuter mécaniquement sur le prix du poulet.
À terme, ce sont les consommateurs qui pourraient en faire les frais. Le poulet demeure l’une des principales sources de protéines animales accessibles pour les ménages ivoiriens. Une flambée des prix pourrait entraîner une baisse de la consommation et accentuer la précarité alimentaire.
Vers une crise sociale et économique dès 2026 ?
Face à cette situation jugée alarmante, l’ANAM-CI a annoncé la convocation prochaine d’une réunion d’urgence de son Bureau exécutif afin de définir les actions à entreprendre.
Les acteurs du secteur redoutent, dès les premiers mois de 2026, une faillite en cascade des petits éleveurs, incapables d’absorber seuls cette nouvelle charge fiscale. Dans son communiqué, INTERAVI a d’ailleurs exprimé sa solidarité avec les éleveurs et sa disponibilité à engager des actions communes auprès des autorités compétentes.
Les organisations professionnelles (ANAVICI, UACI, UNACI, ANAM-CI) appellent désormais à une mobilisation collective pour obtenir un assouplissement ou une révision de cette mesure, dans l’intérêt du développement harmonieux et durable de la filière avicole en Côte d’Ivoire.