Pourquoi le football féminin n'intéresse-t-il pas ?

Le problème sociologique, il est connu de tous. Les femmes ne devraient pas jouer au football parce que selon les défenseurs de cette thèse, c'est un sport purement masculin.

Invité de CNews en 2019, l'académicien Alain Finkielkraut, a partagé son avis sur la question.

"Oh mais c'est pas possible! Et après on va faire le rugby féminin? [ça existe et c'est très bien, ndlr] C'est très bien que les femmes jouent au football, c'est très bien […] Mais ça ne me passionne pas, c'est pas comme ça que j'ai envie de voir les femmes".

Les femmes dans nos sociétés, même les plus évoluées sont considérées comme des personnes qui ne peuvent pas faire assez d'efforts physiques. Et donc le sport, qui est très physique ne serait pas fait pour elles.

Les médias en parlent peu

Rien de mieux que les médias pour donner de l'écho à une situation. Dans les journaux, sur les réseaux sociaux, les informations circulent rapidement. Si pour le football masculin, les médias sont mobilisés et couvrent les moindres détails, le football féminin stimule moins l'encre.

Ce n'est qu'en 2019, à la coupe du monde de football féminin que Canal+ et TF1 ont décidé de couvrir cet évènement. En Côte d'Ivoire, le championnat local féminin n'est pas retransmis sur les chaines de télé. C'est à peine si l'on connait les dates et les lieux de match. À contrario, le championnat masculin est retransmis, commenté, rediffusé.

Le niveau de jeu

Interrogé par les équipes de Pulse, Abraham Kouassi, amoureux du ballon rond explique que les femmes n'ont pas la même capacité que les hommes en terme de jeu.

"Le niveau du football féminin en terme d'intensité et de technique est encore très inférieur au foot masculin et a du mal à intéresser les puristes. De plus, historiquement, le foot c'est principalement une affaire d'homme. Il faut donc comprendre que le foot féminin ne peut égaler celui des hommes".

Pourtant en 2014, une étude réalisée par une équipe de recherche du département STAPS (sciences et techniques des activités physiques et sportives) de l'Université du Pays Basque a jaugé la différence de performance entre footballeurs et footballeuses. Ils ont suivi 100 joueurs et joueuses participant à la Ligue des champions de l'UEFA. Les résultats obtenus montrent que les hommes sont plus rapides et plus endurants. Mais, sur l'aspect technico-tactique, les deux sexes sont à égalité : même nombre de ballons touchés, de duels gagnés et même temps de possession.

Selon Sébastien Duret, fondateur de Footoféminin, site référence en France, les athlètes féminines n'ont pas la même préparation que leurs homologues masculins et toutes celles qui participent au championnat ne sont pas toutes professionnelles. Normal qu'on n'ait donc pas le même jeu.

Même si aujourd'hui le football féminin connait beaucoup d'évolution, il est encore loin derrière son homologue masculin mais assez de lobbying est fait pour les mettre au même niveau. Les sélections masculines de l'Allemagne, la Belgique et l'Espagne joueront en Ligue des nations avec le maillot des sélections féminines pour attirer le regard sur le football féminin dont l'Euro se jouera en Angleterre du 6 au 31 juillet.