La CAF repense ses compétitions : une CAN tous les quatre ans et une nouvelle Ligue des Nations en 2029

Alors que la ferveur s’empare actuellement du Maroc à l’occasion de l’ouverture de la 35ᵉ édition de la Coupe d’Afrique des Nations, la Confédération africaine de football (CAF) a surpris le monde du football. Lors d’une conférence de presse à Rabat (Maroc), son président Patrice Motsepe a annoncé que la CAN se tiendra désormais tous les quatre ans à partir de 2028.
Cette réforme majeure s’accompagne de la création d’une Ligue des nations africaines, appelée à maintenir le dynamisme du football continental. Une décision qui intervient à un moment clé et qui suscite débats, attentes et interrogations.

Avant l’entrée en vigueur du nouveau cycle quadriennal, la CAF a confirmé que le format biennal sera maintenu pour les prochaines éditions déjà programmées :

• CAN 2025 : organisée au Maroc, du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026, avec 24 sélections engagées.

• CAN 2027 : dernière édition du format biennal, organisée conjointement par le Kenya, la Tanzanie et l’Ouganda.

La CAN 2028 marquera donc officiellement le début du nouveau cycle quadriennal, symbolisant une nouvelle ère pour le football africain.

Autre annonce importante faite par la CAF : la revalorisation du prize money.
Le vainqueur de la CAN 2025 au Maroc touchera désormais 10 millions de dollars, contre 7 millions de dollars lors de l’édition précédente. Une augmentation significative qui traduit la volonté de la CAF de renforcer l’attractivité financière de la compétition et de mieux récompenser les performances sportives.

Pour éviter un vide entre deux éditions de la CAN, la CAF a annoncé la création de la Ligue des nations africaines, dont la première édition est prévue en 2029.
Inspirée du modèle de la Ligue des Nations de l’UEFA, cette compétition regroupera les sélections africaines par niveaux ou divisions, avec des matches réguliers durant les fenêtres internationales et une phase finale annuelle.

Selon Patrice Motsepe, cette nouvelle compétition permettra de maintenir une compétitivité constante, d’offrir davantage de rencontres de haut niveau et de renforcer la visibilité du football africain tout au long de l’année.

La Confédération africaine de football avance plusieurs raisons majeures pour justifier ce changement :

• La surcharge du calendrier international : la multiplication des compétitions, tant au niveau des clubs que des sélections, pèse lourdement sur les joueurs africains.

• Les conflits avec les championnats européens : organiser la CAN tous les deux ans, souvent en pleine saison européenne, provoquait des tensions avec les clubs.

• L’amélioration de la qualité de la compétition : un cycle de quatre ans permet une meilleure préparation des équipes, une organisation plus rigoureuse et une montée en valeur sportive et commerciale.

• Un alignement avec les grandes compétitions internationales, comme la Coupe du monde ou l’Euro, renforçant ainsi la crédibilité et l’attractivité de la CAN.

La CAF estime également que cette réforme offrira plus de temps pour développer les infrastructures, mieux préparer les pays hôtes et attirer davantage de partenaires économiques.

Pour les supporters africains, habitués à une CAN tous les deux ans, cette réforme suscite des interrogations et une certaine nostalgie. Beaucoup se demandent si un cycle quadriennal pourra générer le même engouement populaire et la même ferveur collective qui faisaient de chaque édition un moment unique pour le continent.

La Ligue des nations africaines annuelle pourrait atténuer ce changement en offrant plus de compétitions, mais la question demeure : cette nouvelle formule saura‑t‑elle créer la même dynamique émotionnelle et le même prestige que la CAN traditionnelle ? Ce mélange de nostalgie, d’espoir et de curiosité reflète les attentes et les doutes des supporters devant ce nouveau cap du football africain.

Avec une CAN chaque 4 ans dès 2028 et l’introduction d’une nouvelle compétition annuelle, la CAF amorce une transformation profonde du football africain. Si cette réforme vise à professionnaliser les compétitions et harmoniser les calendriers, elle bouleverse aussi les habitudes des supporters. Le défi sera désormais d’assurer que cette transition renforce l’enthousiasme populaire et le rayonnement du football africain à travers le monde.