Les États-Unis élargissent l’interdiction d’entrée à de nouveaux pays africains
Les États-Unis ont une nouvelle fois durci leur politique migratoire. Ce mardi, le président Donald Trump a signé une proclamation élargissant l’interdiction d’entrée sur le territoire américain à plusieurs pays africains, au nom de la sécurité nationale et de la lutte contre le terrorisme. Une décision qui suscite de vives inquiétudes en Afrique comme au sein de la diaspora.
Un rappel des premières interdictions sous Trump
Ce n’est pas la première fois que Donald Trump adopte des mesures restrictives à l’égard de certains pays. Dès son premier mandat, en 2017, il avait instauré un “travel ban” visant principalement des pays à majorité musulmane. Cette politique avait provoqué de nombreuses manifestations et des recours judiciaires aux États-Unis et à l’international.
Plus récemment, en juin dernier, l’administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales d’entrée à plusieurs pays africains jugés « à haut risque », notamment le Tchad, la République du Congo, la Guinée équatoriale, l’Érythrée, la Libye, la Somalie et le Soudan. Ces décisions s’inscrivent dans une stratégie globale de durcissement des conditions d’accès au territoire américain.
Les pays désormais totalement interdits
La proclamation instaure une interdiction totale d’entrée pour les ressortissants du Mali, du Burkina Faso, du Niger et du Soudan du Sud, qui viennent s’ajouter à une liste déjà établie en juin dernier. À cette date, l’administration américaine avait imposé des restrictions complètes au Tchad, à la République du Congo, à la Guinée équatoriale, à l’Érythrée, à la Libye, à la Somalie et au Soudan.
La Sierra Leone, jusque-là soumise à des restrictions partielles, est désormais également concernée par une interdiction totale.
Des restrictions partielles pour douze autres pays africains
La nouvelle proclamation introduit également des restrictions partielles et des limitations d’entrée pour les ressortissants de douze pays africains :
Angola, Bénin, Gabon, Gambie, Malawi, Mauritanie, Nigeria, Sénégal, Tanzanie, Zambie, Zimbabwe et même la Côte d’Ivoire.
Ces restrictions peuvent concerner certains types de visas, des contrôles renforcés ou des limitations de durée de séjour.
Des exceptions, mais un impact réel
L'administration américaine précise que certaines exceptions sont prévues, notamment pour :
les résidents permanents légaux,
les titulaires de visas déjà valides,
certaines catégories spécifiques (diplomates, athlètes, officiels),
les personnes dont l’entrée est jugée conforme aux intérêts nationaux des États-Unis.
Cependant, dans les faits, ces restrictions compliquent fortement l’obtention de nouveaux visas, affectant les étudiants, les entrepreneurs, les familles séparées et les échanges culturels et économiques.
Des conséquences lourdes pour les pays concernés
Ces décisions risquent d’avoir des conséquences diplomatiques, économiques et sociales importantes.
Pour plusieurs pays africains, les États-Unis représentent un partenaire clé en matière d’éducation, d’investissement et de transferts financiers via la diaspora.
La stigmatisation de pays entiers renforce également un sentiment d’injustice et d’exclusion, alors que la majorité des ressortissants concernés n’ont aucun lien avec des activités criminelles ou terroristes.
Des implications à l’approche de la Coupe du monde
Ces annonces interviennent alors que les États-Unis s’apprêtent à accueillir une partie de la Coupe du monde de football, soulevant des interrogations sur la mobilité des supporters, des journalistes et des acteurs liés à l’événement. Si des exemptions sont prévues pour les participants officiels, les conditions d’entrée pour le public issu des pays concernés pourraient être plus restrictives.
Une politique assumée mais contestée
Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump affirme mener une lutte déterminée contre l’immigration illégale. La Maison-Blanche justifie ces mesures par la volonté de protéger les Américains contre toute menace susceptible de nuire à la sécurité, aux institutions ou aux valeurs fondamentales des États-Unis.