À partir du 21 janvier 2025, l’Inspection Générale du Tourisme et des Loisirs (IGTL) appliquera fermement la réglementation dans le district d’Abidjan. Après plusieurs années de sensibilisation et de tolérance, cette décision marque la fin d’une longue période de mise en garde pour les établissements touristiques et de loisirs opérant sans licence.
Une ultime mise en demeure avant l’action
Malgré des campagnes d’information et des délais successifs, de nombreux hôtels, maquis, bars, et espaces de loisirs continuent d’exercer en marge de la loi. Pour l’IGTL, cette action vise à assainir le secteur et à renforcer la sécurité des usagers, tout en améliorant l’image du tourisme ivoirien.
Une réglementation perçue comme contraignante
Adopté en 2014, le Code du tourisme impose, dans son article 33, une autorisation préalable pour toute activité touristique. Toutefois, certains promoteurs jugent les démarches administratives coûteuses et lourdes.

Jésus Kouadio, président des propriétaires de maquis, bars et restaurants, dénonce le montant élevé de la licence d’exploitation, fixé à 150 000 FCFA pour certains établissements. "Nous payons déjà de nombreuses taxes à l’État et aux mairies. Ces frais supplémentaires sont difficiles à supporter", explique-t-il.
Les frustrations des professionnels sont amplifiées par le souvenir de l’aide de 1,5 milliard de FCFA promise pendant la crise du Covid-19, une aide que peu de propriétaires disent avoir reçue.
Le ministère reste inflexible
Face aux critiques, le ministère du Tourisme rappelle que l’obtention de la licence n’est pas une taxe supplémentaire, mais une obligation légale. Selon les autorités, les documents requis pour la demande sont simples : une pièce d’identité, un contrat de bail ou un acte de propriété, et une lettre d’engagement.
"Cette mesure vise à structurer le secteur, sécuriser les usagers et professionnaliser les activités des établissements", précise un technicien du ministère.
Cette opération d’assainissement, bien qu’impopulaire, pourrait permettre de moderniser le secteur touristique ivoirien. En appliquant strictement la réglementation, Abidjan pourrait devenir un modèle régional en matière de tourisme sécurisé et organisé.