Le gouvernement ivoirien a fixé le prix d'achat du cacao à 1800 francs CFA par kilogramme pour la nouvelle campagne, marquant une hausse significative dans un contexte où les cours mondiaux du cacao ont atteint des niveaux records. Cette décision, annoncée par le ministre de l'Agriculture, Kobenan Kouassi Adjoumani, lors d'une cérémonie à Abidjan, représente une augmentation de 20 % par rapport à la précédente campagne, où le prix était de 1 500 francs CFA le kilo. En dépit de ce montant, certains ivoiriens ne sont pas contents.
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Depuis 2023, le prix du cacao en Côte d'Ivoire a connu une hausse progressive, passant de 1 000 francs CFA à 1 800 francs CFA aujourd'hui. Le cacao, qui constitue 45 % de la production mondiale et environ 14 % du PIB de la Côte d'Ivoire, reste un produit stratégique pour l'économie du pays.
Ce système de fixation des prix par l'État permet à la Côte d'Ivoire de mieux maîtriser les fluctuations des prix du cacao sur le marché mondial, contrairement à des pays comme le Cameroun où le système est libéralisé. Le Ghana, deuxième producteur mondial, a également augmenté son prix à un niveau similaire, avec l'objectif de réduire la contrebande transfrontalière.
Pourquoi la flambée des prix ?
L'une des raisons de cette flambée des prix sur le marché mondial est la baisse de la production de cacao, notamment en Côte d'Ivoire et au Ghana, due à des conditions climatiques difficiles.
Dans ce contexte de réajustement des prix, la Plateforme Ivoirienne pour le Cacao Durable (PICD) a plaidé pour une augmentation du prix minimum bord champ, estimant que le prix devrait se situer entre 2 016 et 2 352 francs CFA par kilogramme, il y a 2 jours avant la communication officielle sur le prix pour cette nouvelle année.
La PICD a également appelé à une réforme du système de commercialisation du cacao, jugé dépassé. Elle met en avant les difficultés croissantes auxquelles font face les coopératives, notamment en raison de la hausse des coûts, tels que le prix du carburant, qui a augmenté de 50 % en dix ans. Sans aide de l'État, ces coopératives risquent de disparaître, affaiblissant un secteur crucial pour l'économie du pays.