D'après les chiffres de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la Côte d’Ivoire devrait prélever au moins 250 000 poches de sang par an pour satisfaire ses besoins en sang. Mais actuellement, elle n’en prélève que 160 000 poches. 70% du sang prélevé va au couple mère-enfant (hémorragie lors des accouchements, paludisme et anémie sévère…). À ce jour, 100% des produits sanguins qui sortent des établissements de transfusion sanguine de Côte d’Ivoire sont sécurisés. Le problème à résoudre, c'est d’en avoir en quantité suffisante pour satisfaire les besoins.
Dans les hôpitaux, les médecins sont confrontés à un manque cruel de sang ce qui engendre des pertes en vie humaine. Malgré tous les dons de sang organisés, le sang ne suffit jamais. Pour palier ce problème, l'Etat de Côte d'Ivoire semble avoir trouvé une solution.
Lire Aussi
Pour ce faire, le gouvernement ivoirien a pris d’importantes mesures pour renforcer les capacités de production de sang. Pour améliorer la conservation, la distribution et la production de produits sanguins, un budget de 2,5 milliards de FCFA, dans le cadre du deuxième Programme social du gouvernement (PSGouv 2), a été accordé par l’Etat au Centre national de transfusion sanguine (CNTS) pour financer l’achat d’intrants, notamment les poches à sang, les réactifs de dépistage et de confirmation, la collation et la prime de transport des donneurs.
Le gouvernement a par la suite accordé au CNTS, une rallonge budgétaire de 2,5 milliards de FCFA pour soutenir les activités de collecte de sang et pérenniser les acquis de l’activité transfusionnelle nationale. Ce financement va servir à l’acquisition de véhicules de collecte mobile de sang, d’équipements de prélèvement, de laboratoires, de froid et de conservation et à la réhabilitation des bâtiments des structures de production.
Lors du Conseil des ministres du 23 février 2022 à Abidjan, il a été décidé d’uniformiser les prix de cession du sang et de produits sanguins. Désormais, la poche de sang est cédée à 3 000 FCFA aussi bien dans les cliniques que dans les centres de santé publics (hôpitaux généraux, centres de santé à base communautaire…). Cette mesure a été prise pour lutter contre la surenchère et toutes les formes de spéculation qui se faisaient autour du prix du sang. Elle permettra de stopper l’inflation pour un accès plus accessible aux populations.
Avant l’uniformisation des prix, la poche de sang était accessible dans les hôpitaux généraux et formations sanitaires publics au prix de 2 000 FCFA contre 6 000 FCFA dans les Centres hospitaliers universitaires (CHU). Dans les établissements sanitaires privés, la poche de sang revenait à 25 000 FCFA.
En termes d'infrastructures, la Côte d'Ivoire dispose de 27 structures transfusionnelles, dont quatre centres de transfusions sanguines, 18 antennes et cinq sites de prélèvement repartis sur l’ensemble du territoire national : Abidjan, Bouaké, Yamoussoukro, Toumodi, San Pedro, Man, Odienné…
Au-delà de cette mesure, des campagnes de sensibilisation sont organisés pour amener les populations à donner leur sang et ainsi sauver des vies.
Selon Dr Seïdou Konaté, directeur général du Centre national de transfusion sanguine, "Grâce à la mobilisation de tous, nous commençons à observer une remontée d’amélioration dans le secteur. Nous sommes passés de 10.000 poches il y a une dizaine d’années à 16.000 voire 17.000 poches en fin 2021. Et de 14 534 poches de sang en janvier 2022 à 19 875 à fin mars 2022. Toutefois, la mobilisation doit être renforcée davantage pour atteindre un objectif de 22 000 poches de sang par mois",